Créer des bassins de rétention des eaux de pluie est une pratique habituelle dans nos régions. La Région Wallonne a même édicté un manuel pour aider les bureaux d’études à adopter les bonnes pratiques pour dimensionner les bassins d’orage qu’on leur demande de mettre en place.

​

Cette méthode tient particulièrement compte des statistiques pluviométriques que l’IRM (Institut Royal Météorologique) compile soigneusement depuis 1833. On appelle cela le "temps de retour" des pluies; c'est la même chose que les "pluies de projet", appellation utilisée dans l'étude SWECO dont un paragraphe est choisi pour illustrer la partie gauche de l'image. Les courbes "IDF" signifie "Intensité-Durée-Fréquence". Chaque commune dispose ainsi de son "profil pluviométrique" défini par l’IRM selon ces statistiques. Ces statistiques sont, par définition, un portrait des précipitations passées.

​

Dans son "Guide technique de dimensionnement d’un ouvrage de rétention/infiltration" remis à jour en 2023 (Version 2023_11), la Région Wallonne a ajouté un paragraphe (partie droite de l'image ci-dessus) :

​

1.9 Le changement de climat

• Le calcul se base sur les statistiques fournies par l’IRM. ( …)

• Les statistiques sont réalisées sur base des événements passés.

• Il n’y a actuellement pas de prise en compte explicite du changement climatique (événements futurs). »

​

Une façon un peu expéditive d'évacuer le problème, qui reflète finalement notre impuissance à quantifier précisément les précipitations à venir...

​

Plus de pluies, c'est aussi plus d'érosion

​

Il faut entendre aussi qu'une augmentation des précipitations entraîne une augmentation de l'érosion des terres agricoles, ce qui pose d'une part, un problème existentiel pour les terres de cultures qui perdent leur couche arable, et d'autre part pour les ouvrages de rétention des eaux, qui se remplissent de sédiments beaucoup plus vite que prévu. Toute la démarche prospective "coûts/bénéfices" de l'installation d'une ZEC est remise en question.